Nous sommes profondément affectés par les suicides qui démontrent la détresse d’une partie des salariés de France Télécom désorientés par le rythme d’évolution de l’entreprise, imposé par la pression concurrentielle, ainsi que par l’insuffisante prise en compte des situations personnelles lors des réorganisations.
Nous nous associons au deuil des familles touchées par ces drames et à l’émotion ressentie par les collègues au sein des services concernés. Nous prenons acte de la mobilisation de la direction de France Telecom. Au delà des mesures déjà annoncées, moratoire sur les mobilités jusqu’au 31 octobre 2009, renforcement des équipes de médecine du travail et d’assistance sociale, ouverture de négociations sur le stress et renforcement des équipes RH de proximité, nous souhaitons qu’un débat de fond soit ouvert sur les instruments de la gouvernance de l’entreprise pour prendre en compte la bonne gestion de son capital humain. Nous comprenons la sensibilisation du gouvernement face à ces trop nombreux suicides. Pour autant, au nom des actionnaires salariés, l’AFTAS rappelle qu’un actionnaire, fût-il le plus important par sa part dans le capital social, n’a pas compétence pour s’immiscer individuellement dans la gestion d’une société privée. Les orientations et le contrôle de la direction relèvent de la collectivité des actionnaires représentée par le conseil d’administration.
L’AFTAS rappelle que l’Etat est représenté au conseil d’administration de France Télécom par trois administrateurs, et que les actionnaires salariés ainsi que le personnel français y sont également représentés. C’est au conseil d’administration qu’il revient de s’emparer des nombreuses questions soulevées par la situation présente. L’attention portée au capital humain est-elle aujourd’hui suffisante ? Au même titre que les indicateurs financiers tels que le cash-flow, quelles guidances sociales faut-il intégrer ? Pourquoi une entreprise dont la tradition est d’avoir démocratisé l’accès aux technologies de l’information et de la communication ne pourrait-elle pas ouvrir la voie de l’entreprise 2.0 qui saura réconcilier les intérêts humains et financiers ?
Aussi nous en appelons à cette réflexion sans complaisance pour que la voix des actionnaires de long terme, notamment celle que constitue les actionnaires salariés soit mieux entendue.
Contact : Alexis Trichet président, 06 84 81 60 58