Siéger au sein du CA d’Orange, c’est être amené à participer activement à la première instance de gouvernance du groupe. Tu y es préparé, tu l’as exercé déjà par le passé, de 2010 et 2012. En quoi ton parcours professionnel te donne-t-il les moyens d’assurer ce rôle ?
Cela n’a rien d’abstrait, un conseil d’administration ! Les décisions façonnent les orientations stratégiques et opérationnelles du groupe pour l’ensemble des activités. Parmi ces décisions, celle du budget fixe les marges de manœuvre pour les entités opérationnelles. Mon expérience de manager, avec une carrière de 35 ans à diverses fonctions chez Orange (Réseaux, Commerce BtoB, BtoC), Droit Social, Communication, Relations publiques..), me permet de projeter les impacts des décisions prises d’un point de vue opérationnel, organisationnel, humain, commercial.
Dans le conseil d’administration, on n’entérine pas obligatoirement ce qui est présenté, bien au contraire, on discute, on balance les pour et les contre des options. Cela ne s’improvise pas de rentrer dans ce cercle, ce n’est pas une récompense, c’est d’abord une charge, une responsabilité. Le groupe Orange est une très belle entreprise qui ne cesse de se renouveler et d’avancer, mais qui joue dans un environnement complexe, fait d’opportunités et de menaces. Il faut vraiment apporter un avis, une culture, des convictions pour faire un véritable travail d’administrateur. Sinon, c’est un siège mal occupé.
Siéger en tant que représentant des actionnaires salariés et anciens salariés, ce n’est pas la même chose qu’en tant que représentant syndical, à tel point que la loi distingue les mandats…
En effet ! Et les syndicats sont légitimes et déjà représentés avec 3 sièges dans le conseil d’administration. Si nous nous sommes battus avec l’AASGO, pour que les actionnaires salariés soient directement représentés au sein du Conseil d’Administration, ce n’est pas pour qu’on attribue ce siège supplémentaire à la représentation syndicale ! Ce serait ne pas saisir l’opportunité offerte, l’avancée obtenue.
Par contre, les salariés qui sont des actionnaires de premier rang ont des sujets spécifiques à faire entendre : comme par exemple, l’obtention d’un dividende majoré, la distribution d’actions gratuites, la mise en place d’ORP. Qui d’autres que nous, à l’AASGO, peut objectivement être concentré en permanence sur ces questions ? Être actionnaire salarié, c’est une question d’équilibre entre le fait d’être actionnaire et d’être salarié. C’est ne pas opposer les intérêts spécifiques, c’est rechercher l’intérêt commun.
D’ailleurs, une directive européenne appelait déjà en 2007 les états membres à réduire le risque de conflit d’intérêt en favorisant l’élection des membres des conseils de surveillance des fonds communs de placement en actions de l’entreprise par les seuls porteurs de part. C’est maintenant transposé en droit français dans la loi Pacte. Les syndicats ne peuvent plus désigner de représentants pour représenter les actionnaires salariés dans les conseils de surveillance.
Revenons sur ton parcours chez Orange.
Entré dans le secteur des télécommunications en 1986, j’ai rapidement compris que nous entrions dans une longue période de transformations successives. Après deux ans passés dans le domaine du réseau, j’ai saisi l’opportunité de la création des activités du domaine commercial vers les entreprises pour occuper successivement différents postes dans la vente.
Gardant à l’esprit la nécessité d’être ouvert et en apprentissage permanent, j’ai suivi des formations qui m’ont permis de grandir dans ma compréhension des enjeux de notre monde. J’ai ainsi suivi par exemple une session nationale de l’IHEDN (Institut de Hautes Etudes en Défense Nationale) et participé pendant 6 ans au comité directeur des auditeurs de l’IHEDN.
Tu es président de l’AASGO depuis plusieurs années, et membre fondateur également ?
L’AASGO a été créée en 1996 sous le nom AFTAS avec pour mission de défendre en toute indépendance, les intérêts des actionnaires salariés et anciens salariés d’Orange et de ses filiales cotées. Elle est donc légitime dans tous les pays concernés. Ses membres sont des salariés et des anciens salariés actionnaires.
En cohérence avec mes valeurs, je me suis engagé dans l’actionnariat salarié dès l’ouverture du capital de notre entreprise en 1996. Cet engagement m’a conduit à présider Orange Actions pendant 10 ans, et à siéger au conseil d’administration d’Orange et à son comité d’audit pour y représenter les actionnaires salariés.
Pour remplir cette mission avec efficacité, j’ai suivi avec succès la certification d’administrateur de sociétés dispensée par SciencesPo Paris et l’IFA – Institut Français des Administrateurs.
Par ailleurs, j’ai été membre du conseil supérieur de la participation.
Depuis, je continue de développer cette compétence en tant qu’administrateur d’Orange Participations, de l’ENSICAEN, Ecole d’ingénieur dont j’assume la présidence. Dans le cadre de ces activités et engagements dans le groupe, tout comme dans mes fonctions, j’échange régulièrement avec les dirigeants de notre entreprise sur ces sujets.
A ce propos, quelles sont aujourd’hui tes fonctions dans le groupe ?
Depuis 2010, je représente Orange auprès des collectivités. En Ile-de France d’abord, et maintenant en tant que Délégué régional Orange Normandie, je mets au profit de cette activité l’ensemble de mes compétences et réseaux, internes comme externes, développés ces dernières années.
Cette activité à forts enjeux stratégiques, qui est dans la ligne de mon engagement pour valoriser notre entreprise, est aussi une excellente opportunité de saisir les attentes des territoires et de nos clients sur l’ensemble de nos marchés
Elle me donne simultanément l’occasion de développer des partenariats innovants en totale adéquation avec les lignes directrices d’Engage 2025. J’ai dans cet esprit créé en Normandie, le club des grandes entreprises qui développe et valorise les actions de Responsabilité Sociétale d’Entreprise de ses membres.
Pour nos électeurs, quel sera ton engagement pour les salariés-actionnaires ?
Mon engagement pour la démocratie actionnariale a permis de remporter quelques succès dans ce domaine ! Des chantiers restent ouverts pour la croissance de l’actionnariat salarié au sein d’Orange, dans ce marché très contraint et concurrentiel.
J’ai demandé à Saida de candidater avec moi car elle connait parfaitement les sujets du groupe à la fois stratégiques et opérationnels, et œuvre depuis de nombreuses années avec moi au sein de l’AASGO et du comité de surveillance du FCPE.
Notre candidature offre la seule opportunité de représenter chacun des salariés actionnaires, tout comme les anciens salariés et retraités, qui maintiennent leur confiance et investissent durablement dans l’entreprise.
Les intérêts de cet actionnariat particulier, liés à leur outil de travail, méritent d’être entendus auprès des plus hautes instances du groupe, et j’entends bien avec la confiance qui me serait accordée, porter cette voix auprès d’elles !
Marc Maouche, merci pour cet entretien !
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A noter – Comme lors des précédents mandats, les administrateurs AASGO s’engagent à reverser l’intégralité des jetons de présence à l’AASGO afin de défendre l’intérêt des actionnaires.