Marc Maouche, candidat de l’AASGO aux élections du Conseil d’administration d’Orange, est allé à la rencontre des salariés lors d’une tournée d’informations publiques à Lyon, Caen, Rennes et Paris durant les premières semaines de janvier. En plus d’une conférence téléphonique programmée le 17 janvier…
Nous vous partageons ici le dialogue très riche qui s’est tenu, en conservant la forme dialoguée des échanges pour vous restituer de la façon la plus fidèle et vivante possible, les questions, les surprises, les commentaires de nos collègues… Une explication de textes sur beaucoup de sujets techniques et complexes liés à l’épargne et à l’actionnariat-salarié, à la stratégie de l’entreprise, au plan Engage2025, à la veille du premier tour des élections qui désigneront le représentant de l’actionnariat-salarié au Conseil d’Administration d’Orange …
Comment voter ? Qui sont les candidats qui se présentent ? Explications du règlement, et des contestations de l’AASGO
Marc Maouche : C’est un scrutin à deux tours, par voie électronique. L’AASGO aurait voulu que la règle électorale soit différente sur plusieurs points : un seul tour plutôt que 2, la participation des retraités, et une communication mieux orchestrée par la Direction.
On vous l’explique…
D’abord, toute la communication est principalement réalisée par la Direction de Orange par email. Les professions de foi ont été envoyées à la veille des vacances scolaires ; puis, les codes pour le vote, envoyés au moment du 1e tour. Ceux qui ont à la fois des parts dans le FCPE et des actions en direct à la BNP, vont recevoir 2 mails. Ce qui est assez confusant.
Un 1e tour se tient du 20 au 24 janvier et un 2e tour, du 3 au 7 février. Seuls les candidats qui n’auraient pas faits 5% au 1e tour n’auront pas le droit de se représenter au 2e tour. Encore un paradoxe dans la règle électorale. Car même si quelqu’un obtient 50% des voix, il faut quand même prévoir un deuxième tour !
Enfin, le gros problème est l’absence de participation des retraités au vote.
Marc Maouche : Pour ceux qui ont pu voir les professions de foi, il y a 4 candidatures, 4 binômes composés d’un candidat, et de son remplaçant qui peut prendre le relais en cas de besoin pendant la durée du mandat de 4 ans.
Participant : J’ai compris qu’il y avait des syndicats qui se présentent…
Marc Maouche : En effet. Et c’est ennuyeux que les syndicats puissent représenter les salariés actionnaires. Ainsi, la CFE-CGC présente une candidature, la CFDT une autre, et deux collègues syndiqués en Afrique, venant du Maroc et du Sénégal, sont également en lice. L’AASGO est représenté par moi-même et ma remplaçante, Saïda Merini.
Pour ceux qui veulent découvrir notre profil, je vous renvoie à la profession de foi de l’AASGO et aux articles sur le site web de l’AASGO (www.aasgo.org). Saïda, ma remplaçante, pilote la mise en œuvre d’Orange Bank en Afrique, après un parcours chez Orange Bank en France. Elle connaît tous ces sujets par cœur, et ce ne sont pas des sujets particulièrement simples.
L’enjeu de cette élection est bien là : si ce sont encore des représentants syndicaux qui prennent ce siège au Conseil d’Administration de l’AASGO, alors que la Loi prévoit qu’il y ait d’un côté des sièges pour les syndicats et de l’autre côté des sièges pour les actionnaires-salariés, cela veut dire que dans la logique des parties-prenantes représentées au Conseil d’Administration, cela enlève une partie-prenante.
Participant : Mais c’est aberrant qu’ils puissent se présenter sur ce siège, que ce soit ouvert aux syndicats, c’est cela que je ne comprends pas.
Marc Maouche : Ce n’est pas ouvert aux syndicats, c’est ouvert à ceux qui veulent être candidats.
Participant : Oui mais là, ils se présentent en tant que syndicat, même en tant que syndiqués. Ce n’est pas logique.
Marc Maouche : Une entreprise de la taille d’Orange ne peut pas se permettre de ne pas avoir de corps intermédiaire. Mais quand on est dans la logique de parties-prenantes, il faut voir tous les avis et pas des avis qui soient envahis par d’autres logiques.
Participante : Mais ce que tu dis, Marc, c’est que le représentant des salariés au Conseil d’Administration d’Orange, pourrait ne pas être un représentant des actionnaires-salariés, mais un représentant des syndicats, de plus. Les intérêts et les objectifs ne sont pas les mêmes.
Participant : Qui siège d’ores et déjà au Conseil d’Administration au titre des syndicats ?
Marc Maouche : On se retrouve dans le CA d’Orange, avec la CFE-CGC qui est dans les premières organisations syndicales – donc, c’est logique qu’elle ait un siège -, mais pas la CFDT. Puis, SUD et la CGT.
Participante : Je n’ai jamais compris pourquoi a CFDT s’est fait éliminer du Conseil d’Administration….
Marc Maouche : C’est la conséquence du mono scrutin. Il faudrait mieux répartir les collèges, pour que cela corresponde à la réalité sociale. Nous avons gardé chez Orange, la répartition des collèges d’il y a 25 ans, donc là aussi, il faut s’adapter, ce n’est pas une décision compliquée à prendre. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la répartition des collèges a fait que la CFDT qui était, au moment du vote pour les sièges des organisations syndicales au Conseil d’Administration d’Orange, la première organisation en nombre de voix, n’a pas eu de siège ! Parce qu’il n’y a qu’un seul siège cadre et 2 sièges non-cadres. Or, aujourd’hui, chez Orange, on a une population de salariés qui est à peu près à 50% cadres et à 50% non-cadres. Je parle du collège électoral « France » parce que c’est une élection où nos collègues de l’étranger ne votent pas.