Marc Maouche, candidat de l’AASGO aux élections du Conseil d’administration d’Orange, est allé à la rencontre des salariés lors d’une tournée d’informations publiques à Lyon, Caen, Rennes et Paris durant les premières semaines de janvier. En plus d’une conférence téléphonique programmée le 17 janvier…
Nous vous partageons ici le dialogue très riche qui s’est tenu, en conservant la forme dialoguée des échanges pour vous restituer de la façon la plus fidèle et vivante possible, les questions, les surprises, les commentaires de nos collègues… Une explication de textes sur beaucoup de sujets techniques et complexes liés à l’épargne et à l’actionnariat-salarié, à la stratégie de l’entreprise, au plan Engage2025, à la veille du premier tour des élections qui désigneront le représentant de l’actionnariat-salarié au Conseil d’Administration d’Orange …
L’actionnariat-salarié concerne-il aussi les retraités ?
Marc Maouche : L’épargne salariale, ce ne sont pas que des droits de vote en Assemblée générale. C’est d’abord à titre individuel, votre argent, enfin notre argent, qu’on investit dans une épargne rémunératrice. Une épargne qui permettra lors de grands évènements de la vie – achat immobilier, naissance, etc – de gérer financièrement l’évènement. C’est aussi une façon à long terme de se fabriquer une épargne retraite.
Et, il faut constater que la très grande majorité des retraités d’Orange gardent leurs actions, ils ne les vendent pas. Ils les vendent qu’au tout dernier moment, au moment des successions ou quand il y a un enfant qui a vraiment besoin d’argent.
Participant : Par peur de la complexité du dispositif ?
Marc Maouche : Non, par fidélité à l’entreprise.
Participant : Je ne pensais pas que le dispositif restait en place. Parce qu’en revanche, on perd tous les autres avantages qu’on peut avoir, les réductions, etc. Tout cela disparaît…
Marc Maouche : Eh bien, si !
Participant : Donc, s’il y a de nouvelles campagnes avec abondement, on sera sollicité et on en profitera, en tant que retraité ?
Marc Maouche : C’est plus subtil que cela. En fait, un PEG (Plan d’Epargne Groupe) est constitué de plusieurs FCP (Fonds Communs de Placement). Chaque Fond Commun de Placement a son propre raisonnement. Si je prends le Fond Ccommun de Placement Orange Actions qui investit 100% de ses fonds en actions Orange, les salariés et les anciens salariés peuvent investir lors d’une offre d’augmentation de capital décidée par l’entreprise.
Mais une réduction sera offerte par l’entreprise aux salariés qui investissent, dont les retraités ne bénéficieront pas car la Loi l’interdit. A côté de cela, on doit aussi signaler que bien évidemment, les retraités ne touchent pas d’intéressement, ni de participation, donc ils ne peuvent pas les réinvestir comme le font souvent les salariés en activité. Et les retraités n’ont pas, non plus, d’actions gratuites, comme celles que les personnels vont toucher au printemps 2020 par exemple : ils n’y ont pas droit.
Mais, les retraités ont cependant bien accès à toutes les Offres Réservées au Personnel (ORP), et les frais de gestion, pour une très grosse partie, continuent d’être pris en charge par l’entreprise. Il y a un article du code de Loi du commerce, L225-102, qui traite les « salariés » et « anciens salariés » à équivalent, comme des « actionnaires-salariés ».
C’est pourquoi l’AASGO conteste l’un des points d’organisation de cette élection en cours. Des syndicats et la direction se sont mis d’accord pour exclure les retraités et anciens salariés du vote. L’AASGO s’y oppose formellement et a attaqué en justice cette règle électorale.
Participant : Les retraités sont aussi ambassadeurs de l’entreprise.
Marc Maouche : C’est une question de stratégie globale. Est-ce que ces anciens salariés, ont droit à un traitement spécifique ?
Participant : Malheureusement il y a plein d’exemples où des retraités partent chez Free ou chez Bouygues parce que c’est moins cher. Ils gèrent leur budget.