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L’Actionnariat Salarié : un Levier pour une meilleure Gouvernance d’entreprise

Actionnaires, administrateurs, directeurs généraux, tous participent à définir et à mener la politique de l’entreprise.

Pour autant, des exemples récents ont mis en évidence que même des fleurons de l’économie mondiale peuvent prendre des décisions stratégiques peu pertinentes voire catastrophiques.

Les erreurs de Boeing, ORPEA et Atos : quand les Voix du terrain restent inaudibles

Les administrateurs externes sont souvent des personnes hautement qualifiées et expérimentées mais rarement dotées d’une réelle expertise dans les secteurs de la société dans laquelle ils interviennent. Ils apportent une vision externe hors secteur et des compétences de haut niveau qu’ils peuvent partager avec les dirigeants d’Orange.

La réalité quotidienne du terrain, la compréhension fine du marché, la maîtrise technique des métiers leur échappent …c’est pourtant parfois dans les méandres de l’opérationnel que des failles peuvent apparaître, nuire profondément à l’image et à la réputation, voire mener à la ruine.

Atos, l’efficace partenaire cyber de Paris 2024 dont l’action vaut moins d’un Euro, a connu une série de déconvenues à la suite d’acquisitions stratégiques mal évaluées. Les salariés, qui avaient une connaissance fine des réalités opérationnelles, avaient identifié les risques inhérents à ces opérations, de même que leurs représentants. Cependant, en l’absence de dispositifs renforçant leur influence dans la prise de décision, ces avertissements n’ont pas pesé suffisamment pour freiner une stratégie d’expansion précipitée.

A l’heure où les entreprises sont jugées sur leurs valeurs sociétales, le cas d’ORPEA est particulièrement révélateur de ce que les organes dirigeants ne perçoivent pas toute la réalité et que des faits d’une extrême gravité peuvent passer inaperçus aux yeux des actionnaires et des administrateurs. Des alertes internes avaient été émises concernant des pratiques douteuses en matière de gestion des établissements. Là encore, les préoccupations des salariés, et les alertes de leurs représentants, sans relais suffisant au sein des instances dirigeantes, n’ont pas trouvé l’écho nécessaire.  L’absence ou la pauvreté du dialogue social ainsi que d’un véritable engagement des salariés dans la gouvernance a laissé place à des décisions qui ont entraîné une perte de confiance majeure, tant au niveau des clients que des investisseurs.

Plus les entreprises interviennent dans des domaines techniques, plus les organes dirigeants sont en risque de ne pas voir les conséquences de ce qu’ils valident. Boeing, le géant de l’aéronautique a traversé une crise majeure avec les accidents des 737 MAX. Selon plusieurs témoignages internes, les ingénieurs avaient exprimé des préoccupations quant à la sécurité des appareils bien avant que les catastrophes ne surviennent. Cependant, dans une entreprise où la voix des salariés et celle de leurs représentants n’est pas suffisamment considérée dans les prises de décision stratégiques, ces alertes n’ont pas été prises en compte à temps. Si Boeing avait intégré un modèle d’actionnariat salarié robuste, ces voix auraient pu peser davantage dans les débats du conseil d’administration, potentiellement évitant ou atténuant la crise.

Conclusion : l’Actionnariat Salarié, un outil indispensable

L’actionnariat salarié ne se résume pas à un simple instrument de motivation financière. C’est un véritable levier pour améliorer la gouvernance des entreprises en permettant aux salariés de faire remonter des informations cruciales au plus haut niveau de l’entreprise. Les exemples de Boeing, ORPEA, Atos, montrent qu’une meilleure prise en compte des voix du terrain, grâce à l’actionnariat salarié en complément de la voix des représentants des salariés, aurait pu éviter des décisions désastreuses.

A ce titre la mobilisation de chacun est centrale : être à la fois performant en tant que salarié et en mesure de s’exprimer en tant qu’actionnaire – en particulier au sein de l’AASGO, association indépendante politiquement et syndicalement – est sans doute la meilleure garantie d’assurer la prospérité du groupe Orange et donc le maintien d’un niveau élevé d’emplois de qualité.

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Sources :

  • Rapport d’information du Sénat n° 0568 (2023-2024) du 30/04/2024
  • Le Monde « Atos, l’hybris et la chute d’un mousquetaire français de l’informatique » 05/02/2024
  • Les Fossoyeurs – Victor Castanet Fayard
  • Le Monde.fr 24/06/2022 Béatrice Jérôme « La direction d’Orpéa attaquée pour collusion avec son syndicat majoritaire »
  • New-York post 31/01/2024 by Melissa Koenig “Ex-senior Boeing manager warns flyers to avoid 737 MAX 9 Jets “I would absolutely not fly a MAX airplane”
  • BBC “Boeing : Dead whistleblower warned of safety breaches” – 27/04/2024

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