En ce début d’année, j’adresse à tous les adhérents de l’AASGO mes vœux les plus chaleureux. Pour Orange, notre entreprise, ce sont des vœux de réussite que je formule face aux changements qui se profilent dès les premiers jours de 2016. Et pas seulement parce que l’année s’annonce pleine de risques et d’incertitudes, sécuritaires, économiques, sociales
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Mais aussi parce que notre entreprise a l’impératif de s’adapter aux changements de l’environnement dans lequel elle baigne et, pour faire partie des « gagnants », d’être un acteur dynamique de ces changements. L’annonce de la création prochaine d’Orange Banque, en partenariat avec Groupama, est une bonne nouvelle dont l’AASGO se réjouit pleinement : nous affirmons notre présence sur l’immense marché des services financiers qui ne sera plus désormais le monopole des banques et des assurances, mais où se profilent des concurrents « multivalents » redoutables comme Google ou Amazon, mais aussi des start-up comme celles apparues avec le crowdfunding. Nous arrivons avec des armes pour réussir : nos plus de 250 millions de clients dans le monde, nos outils au service de la mobilité et du contact permanent.
Mais ce début d’année est aussi marqué par des interrogations, avec les informations – et les inévitables rumeurs – sur un possible rapprochement avec Bouygues Télécom. L’heure n’est ni à la jubilation précipitée, voire irréfléchie, affichée par certains, ni à l’angoisse face aux risques inhérents à tout rapprochement de sociétés aux passés et aux cultures différents. Nous ne commenterons pas, s’il se produisait, un échange d’actions entre Bouygues et l’Etat : céder ou échanger ses actions est un droit fondamental de tout actionnaire dès lors qu’il n’a pris librement aucun engagement de conservation. En revanche, actionnaires et salariés, nous ne pourrions qu’être très vigilants en cas de rapprochement capitalistique entre Orange et Bouygues Télécom.
La préservation de nos intérêts amènerait l’AASGO à poser des questions essentielles à ceux qui dirigent Orange :
- On sait qu’en cas de diminution du nombre des opérateurs sur un marché télécom, les régulateurs –notamment à Bruxelles, exigent l’ouverture des réseaux à des opérateurs nouveaux, avec des conditions favorisant leur développement ; à quoi Orange devrait-il s’attendre en termes d’ouverture de ses réseaux, voire en obligations de cession d’actifs ou de fréquences?
- Quelles seraient les conséquences sur l’emploi chez Orange ?
- Comment serait financée l’acquisition si ce n’est pas une fusion? En cas de création d’actions nouvelles en rémunération des apports, les activités acquises seraient-elles immédiatement créatrices de valeur pour les actionnaires d’Orange du fait de leur marge dégagée ?
- La cession éventuelle du réseau de Bouygues se ferait-elle à des conditions de prix normales, de sorte à préserver les intérêts des actionnaires d’Orange –quitte à mettre ce réseau aux enchères internationales ?
- Le financement de l’opération serait-il compatible avec la possibilité de financer d’autres acquisitions sur les marchés en développement ou portant sur sociétés permettant à Orange de développer des services innovants et rapidement profitables ?
On le voit, les enjeux seraient majeurs pour l’avenir de l’entreprise et nous demandons qu’en cas de participation d’Orange à la consolidation du secteur, au plan national ou international, les intérêts des salariés et des actionnaires d’Orange, et par conséquent des actionnaires salariés, soient pris en compte en toute première priorité.