Marc Maouche, candidat de l’AASGO aux élections du Conseil d’administration d’Orange, est allé à la rencontre des salariés lors d’une tournée d’informations publiques à Lyon, Caen, Rennes et Paris durant les premières semaines de janvier. En plus d’une conférence téléphonique programmée le 17 janvier…
Nous vous partageons ici le dialogue très riche qui s’est tenu, en conservant la forme dialoguée des échanges pour vous restituer de la façon la plus fidèle et vivante possible, les questions, les surprises, les commentaires de nos collègues… Une explication de textes sur beaucoup de sujets techniques et complexes liés à l’épargne et à l’actionnariat-salarié, à la stratégie de l’entreprise, au plan Engage2025, à la veille du premier tour des élections qui désigneront le représentant de l’actionnariat-salarié au Conseil d’Administration d’Orange …
Quel changement permettra cette élection, programmée des 20 au 24 janvier, dans la désignation du représentant des actionnaires-salariés au Conseil d’Administration d’Orange ?
Marc Maouche : Dans notre campagne d’informations, l’AASGO insiste sur l’arrivée de la démocratie actionnariale avec cette élection. C’est, en effet, la première fois que les actionnaires-salariés d’Orange vont voter directement pour désigner leur représentant au Conseil d’Administration d’Orange. Une première, 23 ans après la privatisation !
Participant : Auparavant, n’étaient-ce pas les organisations syndicales qui élisaient leurs représentants au Conseil d’Administration ?
Marc Maouche : C’est en partie le cas, en effet ! Ce siège au Conseil d’Administration d’Orange existe depuis que l’AASGO l’a demandé, en 1997. La première fois, le représentant a été désigné par cooptation, puis ensuite par les conseils de surveillance des FCPE, avec l’accord des syndicats.
C’étaient en fait, les FCPE – Fonds Communs de Placement d’Entreprise – qui présentaient des candidats : le Fond Orange Actions trouvait des candidats et les présentait, tout comme le Fond Orange Ambition International. Et, en parallèle, les détenteurs d’actions en direct, au nominal, avaient le droit de candidater aussi. Avec ce schéma, on s’est retrouvé à plusieurs reprises avec 2 ou 3 candidats lors de l’Assemblée Générale des actionnaires d’Orange, et plutôt que de prendre la décision directement au niveau des actionnaires-salariés, on demandait alors aux actionnaires présents en Assemblée générale de décider pour nous.
Aujourd’hui, il y a donc bien déjà un représentant des actionnaires-salariés qui siège au sein du Conseil d’Administration d’Orange, mais il n’est pas issu du système électoral qu’on expérimente pour cette élection 2020. Il a été élu à l’AG d’Orange, il est membre du Conseil d’Administration de l’AASGO et il s’appelle Philippe Charry.
Donc même si les actionnaires-salariés sont représentés au Conseil d’Administration d’Orange, l’AASGO a toujours trouvé que le système d’élection était bancal. Il nous fallait changer la règle du jeu… 20 ans pour changer, c’est long mais en France, c’est souvent très long.
Participante : Et tu as réussi à la faire bouger.
Marc Maouche : Oui, vingt ans pour faire comprendre l’intérêt de la démocratie directe sur des sujets qui normalement ne devraient pas emmener de discutailles et de guéguerres entre les personnes et les systèmes…
Participant : Ce n’est pas connu, cela !
Marc Maouche : C’est très inédit. Dans beaucoup d’autres entreprises, il n’y a tout simplement pas de représentant des actionnaires-salariés au Conseil d’Administration. Ou alors, il est désigné par la Direction, ce qui n’est pas idéal ! J’aime bien que ce soit les gens qui décident pour eux-mêmes.