Marc Maouche, candidat de l’AASGO aux élections du Conseil d’administration d’Orange, est allé à la rencontre des salariés lors d’une tournée d’informations publiques à Lyon, Caen, Rennes et Paris durant les premières semaines de janvier. En plus d’une conférence téléphonique programmée le 17 janvier…
Nous vous partageons ici le dialogue très riche qui s’est tenu, en conservant la forme dialoguée des échanges pour vous restituer de la façon la plus fidèle et vivante possible, les questions, les surprises, les commentaires de nos collègues… Une explication de textes sur beaucoup de sujets techniques et complexes liés à l’épargne et à l’actionnariat-salarié, à la stratégie de l’entreprise, au plan Engage2025, à la veille du premier tour des élections qui désigneront le représentant de l’actionnariat-salarié au Conseil d’Administration d’Orange …
10% du capital ou 10% des droits de vote à l’Assemblée Générale Orange : Que demande l’AASGO ?
Marc Maouche : Chez Orange, le capital détenu par les actionnaires-salariés est à peu près de 5% aujourd’hui, ce qui représente environ 10% des droits de vote à l’Assemblée générale d’Orange, et ce qui fait des salariés, le 2ème actionnaire du groupe après l’Etat.
L’Etat, représenté en partie par la BPI et en partie par l’APE, possède 22,7%. Donc, aujourd’hui, entre l’Etat et les actionnaires-salariés, il est possible de bloquer toutes tentatives d’OPA. Le problème : si l’Etat continue de baisser ou reprend un mouvement de baisse, il faut que nous, les actionnaires-salariés, nous reprenions un mouvement de hausse pour compenser.
Participant : Quand Stéphane Richard a annoncé un actionnariat-salarié en marche vers les 10%, c’était 10% d’actionnaires au capital ou 10% de droit de vote à l’Assemblée générale d’Orange ? Car dans le second cas, on peut se dire qu’on a atteint les 10% !
Marc Maouche : C’est bien pour cela que je vous disais que j’avais des points de désaccord avec Stéphane Richard. La première fois que le Président d’Orange en a parlé, ces fameux 10% s’appliquaient bien aux actions, pas au droit de vote. Il sortait de réunion avec moi, et on était assez d’accord là-dessus. Quelques jours plus tard, les services, entre autres la Direction Finance, nous reviennent avec un autre discours : « Tu te rends compte, combien cela fait d’argent ? Sur la période du mandat du président ? »
Mais, c’est en cinq ou dix ans qu’il faut y aller, pas dans six mois, parce que tout simplement déjà, on n’a pas, nous tous, les actionnaires-salariés, des capacités d’investissement si fortes. L’en-cours dans le FCPE Orange Actions, donc notre patrimoine collectif, se monte aujourd’hui à 1, 7 milliards d’euros, dont 757 millions détenus par les retraités. Pour doubler ce capital, il faudra investir la même somme. Ça ne se fera pas en quinze jours, ou alors, il faudrait une très forte augmentation de salaire de tous ! Ça mettra donc un peu de temps…
Donc, oui, finalement, aujourd’hui, on cale sur 10% du droit de vote ! Et le problème, c’est que tout le monde a les votes doubles. Plus exactement, tous ceux qui veulent bien garder l’action deux ans, ont le vote double (1 action = 2 voix). Donc, il faut essayer de pousser notre exigence de 10% du capital.