Lors de notre Assemblée générale, vous nous avez posé des questions qui montrent votre intéret pour tout ce qui touche à l’actionnariat salarié, et votre besoin d’en comprendre les enjeux et les mécanismes. Nous voulons à l’AASGO, comme notre mission nous y invite, faire du partage de connaissances. C’est cela aussi la démocratie actionnariale : faire en sorte d’intéresser tous les gens concernés en parlant un langage simple sur des questions complexes.
Développer l’actionnariat salarié, ça sert à quoi ?
Développer l’actionnariat salarié, ce n’est pas une fin en soi. Cela poursuit un objectif social et un objectif économique.
Pour pouvoir garantir aux salariés que l’entreprise prend en considération en même temps les sujets économiques immédiats, les sujets économiques de long terme sur l’avenir de l’entreprise, et l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise.
Plus on développe l’actionnariat salarié, moins on oppose les salaires et l’actionnariat, dit dans un autre vocabulaire, le capital et le prolétariat.
L’idée est de rapprocher tout le monde, de travailler sur la même ligne de crête en espérant qu’à force de marcher sur cette ligne tous ensemble, ce soit une vraie route de plus en plus large et que ça puisse être un bel endroit d’expression positif pour tout le monde.
Chez Orange, l’AASGO fait des propositions pour que cet actionnariat salarié se développe via les Offres Réservées aux Personnels (ORP).
Qu’est-ce qu’une ORP ?
Le principe est simple : c’est l’entreprise qui finance une partie de l’achat de l’action, et le salarié qui finance l’autre partie ; et l’investissement est placé dans le fonds commun de placement.
La loi Pacte permet des réductions sur le prix de l’action, c’est ce qu’on appelle une décote, et ces décotes, si le salarié s’engage à garder les actions au moins 10 ans avant de les vendre, vont jusqu’à 40%.
Avant la loi Pacte, on parlait de 20% sur 5 ans, maximum ! (*)
10 ans ? Cela vous parait long ? Sachez qu’en pratique, quand on regarde chez Orange, la durée de conservation moyenne des portefeuilles des porteurs de parts est quasiment équivalente à celle de leur carrière.
Sauf incident de carrière, les salariés conservent leur épargne, et c’est bien le cas de figure de nos actuels retraités de chez Orange, qui n’ont pas revendu leurs actions même quand le cours était plus haut. Cette fidélité à l’entreprise (affectio societatis) via l’actionnariat salarié, permet de sécuriser une partie des ressources de l’entreprise et donc d’avoir une gestion de »bon père de famille » de l’entreprise.
(*) Il y a plusieurs possibilités de sortie anticipée, par exemple en cas d’évènement familial majeur.
Abondement et décote, en clair, quel intérêt ?
Au-delà de la décote qui peut aller légalement jusqu’à 40%, l’entreprise peut mettre en place des abondements lors d’une ORP.
En clair, j’achète une action qui vaut 10, j’ai 40% de réduction donc je la paye finalement que 6, et en plus l’entreprise peut, pour chaque action achetée, m’en donner 1. Ou bien, au bout de 100 actions achetées, m’en donner 50.
Il y a plusieurs manières de favoriser les plus petits investissements pour que les salariés qui n’ont pas nécessairement toujours des ressources disponibles au moment où on fait les opérations, d’investir et d’avoir l’abondement de l’entreprise pour prioriser dès le 1er euro investi.
Le meilleur timing pour une ORP
Une méthode pour favoriser l’investissement des salariés sans les forcer à se démunir de leur épargne et de créer les conditions de la réussite pour une ORP, est de la faire coïncider avec le versement de l’intéressement et la participation annuels. Ainsi, ils investissent sans se démunir de leur épargne préexistante.
L’intéressement et la participation arrivent en mars-avril sur le compte bancaire. De l’ordre de 500 euros ou 600 euros, qui, utilisés sur une ORP, donnerait avec l’abondement et la décote, un effet de levier important pour acquérir des actions nouvelles.
Une logique de succès qui permettra aussi de programmer ces opérations d’ORP sur la base d’une récurrence annuelle.
10% de détention du capital par les salariés ou 10% de droit de vote, quelle différence ?
Si l’AASGO vise 10% de détention, c’est qu’avec ce montant de détention, on va arriver à quasiment 20% de droit de vote et là, toutes les décisions qui passent en assemblée générale, qu’elles soient ordinaires mais surtout extraordinaires (nécessitent les 2/3 de votes positifs), ne pourront se passer de l’accord des actionnaires salariés.
Cela écarte les risques d’offres publiques d’achat (OPA) inamicales, celles qui attaquent l’entreprise comme ça peut arriver parfois quand l’entreprise est un peu fragilisée.
Une ORP pour acheter des actions Orange, d’accord ! Mais, quid des filiales ?
L’AASGO le souhaite. Dans le cas où le groupe Orange voudrait chercher des fonds, pour développer les capitaux propres de certaines de ses filiales, en les cotant en Bourse – ou même sans les coter -, il faudrait permettre l’ouverture du capital aux salariés de ces filiales, et à l’ensemble des salariés du groupe avec des dispositifs similaires aux ORP qui alimentent le FCPE Orange Actions.
Et il pourrait y avoir des opportunités… Les plus anciens d’entre nous se souviennent de Wanadoo… Cela a été un précédent d’ouverture du capital d’une filiale avec possibilité d’investissement des salariés.
L’AASGO peut-elle donner des conseils techniques sur le bon moment pour acheter des actions Orange ?
L’AASGO n’est pas une banque, ni un organisme de conseil.
Pour ceux qui travaillent en boutique chez Orange ou qui travaillent dans l’activité Orange Banque, vous comprenez parfaitement l’idée : il faut avoir une formation spécifique pour avoir le droit à des conseils, et donc l’AASGO n’a pas cette prétention, n’a pas la volonté de s’y mettre.
Les réponses que nous donnons sont d’ordre technique mais on ne parle pas d’opportunités, on ne pousse pas à l’achat d’un produit ou à l’achat d’une solution. Nous donnons des conseils assez génériques et assez théoriques, et parfois d’ailleurs, au choix du collègue qui nous appelle, les 2 ou 3 solutions possibles et c’est à lui, ou à elle, de comprendre quel est son intérêt.